Intercommunalité et planification métropolitaines à Grenoble
Des PLU au PLUi de Grenoble-Alpes Métropole : changement de vocabulaire
Le passage à l’échelle intercommunale met en évidence l’évolution des référentiels entre les anciens PLU communaux et le nouveau PLUi. L’analyse du champ lexical de la résilience renvoie à un corpus de 37 mots et de leurs dérivés présents dans les PADD des PLU (des 11 communes étudiées) et du PLUi de la Métropole.
Évolution lexicale entre les PLU et le PLUi
Le premier constat tient à la composition et à la hiérarchie au sein du champ lexical qui renvoie à un renouvellement de plus de la moitié des dix termes les plus fréquents. Nature, durable et paysage sont encore d’actualité mais on remarque l’émergence de montagne, consommation, réduire, changement climatique, résilience, environnement et transition. Dans les anciens PLU, les termes les moins utilisés correspondent surtout au vocabulaire contemporain : résilience, artificialisation, atténuer ou encore vulnérabilité. Les évolutions lexicales entre les deux types de documents vont donc souvent de pair, ainsi un mot prend-il le relai d’un autre. Cela exprime souvent une évolution des enjeux, normes ou priorités de la métropole qui se traduisent ensuite dans les livrets communaux par des OAP ou par des projets opérationnels. Les augmentations les plus importantes concernent les termes montagne (+6,2 points), durable (+3,2 points) et résilience (+3 points). Inversement les diminutions les plus fortes concernent les mots paysage (-5,1 points), nature (-4,5 points) et environnement (-4 points).
La résilience, des discours aux actes ?
La résilience est devenue un concept quasi incontournable des politiques intercommunales grenobloises et place ce territoire comme un pionnier dans ce domaine. Toutefois ces changements restent marginaux et sont surtout déterminés par le contexte naturel et les risques associés aux massifs montagneux. Au-delà des risques, qui sont particulièrement prégnants dans la métropole, le défi d’un tournant résilient est plus transversal et global afin de repenser l’ensemble des approches de la planification au regard des différentes crises.
Au-delà de ce cas très spécifique, nous pouvons aussi penser que la résilience vient rejoindre les références au smart, au durable et au changement climatique comme autant de nouveaux récits incontournables de la planification.
Cependant, le tournant résilient de la planification apparaît encore largement émergent, voire potentiellement improbable, alors que les incertitudes auxquelles il tente de répondre sont nombreuses. Pour qu’il se matérialise, il faudra certainement formuler des réponses qui permettent de passer des récits ou théories à la réalité en généralisant ces innovations.