Grand A le mag - N° 5 : Novembre 2021
Dans le cadre de la recherche Popsu Grenoble, des itinéraires habitant·e·s ont été réalisés en se focalisant plus précisément sur la fabrique de la métropole grenobloise dans les années 60-70.
En suivant la méthode du sociologue Jean-Yves Petiteau, onze itinéraires ont été réalisés sous la direction de Jennifer Buyck et rassemblés au sein d’un ouvrage. Ces itinéraires, par leurs récits, nous emmènent à la rencontre d’une métropole que nous connaissons bien, mais nous propose un autre regard sur cette dernière. C’est ainsi qu’à travers les yeux, les paroles et les pas de onze personnes, un territoire prend vie.
Pour réaliser ces itinéraires – arpentés à Grenoble et plus largement dans l’agglomération – il ne suffit pas de marcher en suivant quelqu’un ; plusieurs étapes et conditions sont nécessaires. Avant de marcher la question de “qui guide l’exploration et la conversation” est essentielle. Un premier entretien permet d’établir les conditions de cette marche discursive et plus largement un rapport de confiance. « Il est alors proposé à la personne rencontrée de poursuivre son récit en nous guidant sur un parcours dont elle sera l’auteur et l’initiatrice. (...) Lors de l’itinéraire, la personne devient guide » (Petiteau, 2008, p.1). Cette personne nous initie à la découverte d’un paysage et « sa parole jalonne sa mémoire en l’actualisant » (Petiteau, 2008, p.1). Nous marchons à ses côtés et nous l’écoutons. Une autre personne « témoigne de cette journée en prenant un cliché à chaque modification du parcours, temps d’arrêt, variation du mouvement ou expression émotionnelle perceptible » (Petiteau, 2008, p.1). C’est le corps, la marche et le paysage qui suscitent et articulent le récit : « La marche joue avec la parole un rapport indissociable » (Petiteau, 2008, p.1). Ce récit, entièrement enregistré, est ensuite intégralement retranscris et mis en page sous la forme d’un roman-photo. La réalisation, l’enregistrement et la représentation du parcours de chaque personne interrogée se fait l’écho du paysage expérimenté par la marche.
Claude Jacquier, directeur de recherche honoraire au CNRS, président de l’Observatoire des discriminations et des territoires interculturels, architecte et économiste.
« L’idée c’était de faire du campus une Venise. C’est un projet que j’ai dessiné. »
Marc Baïetto, maire d’Eybens (1983-2014), président de la métropole (2010-2014).
« Je pense que la métropole d’aujourd’hui n’est qu’une étape vers une autre forme. »
Bernard Archer, Directeur général des services techniques de la ville de Grenoble (1978-1983), ancien professeur à Urba, ancien président de l’association « Un toit pour tous ».
« La question qui se posait aux élus, c’était de franchir le stade des aménagements spectaculaires. »
Geneviève Clémancey, membre du PSU et de la CFDT, ingénieure-biologiste au CEA, vice-présidente de la Maison de la culture (1971-1980).
« Je n’ai pas connu le campus, je me suis cantonnée à la ville et à beaucoup de marche. »
Alain Carignon, maire de Grenoble (1983-1995), président du conseil général de l’Isère (1985-1997).
« La ville était un lieu de débats. »
Pierre Mignotte, trésorier du GAM (1967-1971), membre de l’équipe Villeneuve (1968-1971), deuxième adjoint au maire chargé des services et du personnel (1971-1977), directeur général de la Compagnie de Chauffage (1977/1983), directeur de L’École d’architecture de Grenoble (ENSAG 1983-2000)
« L’urbanisme demande encore plus d’humilité que l’architecture. »
Jean Faure, agriculteur, maire d’Autrans et sénateur de l’Isère (1983-2008), conseiller régional de Rhône Alpes (1983- 1986).
« Grenoble, c’était une cuvette agricole. »
Michel Hollard, professeur à l’Université des sciences sociales de Grenoble.
« La physique grenobloise, elle est née ici, avec Louis Néel. »
Marie-France Motte, enseignante, membre du service d’éducation à la Villeneuve.
« L’entreprise Lou, c’était une belle lutte de femmes. »
Jean-Louis Schwartzbrod, conseiller municipal délégué à la culture et aux relations internationales (1971-1983), conseiller municipal d’opposition (1983-1995), président des Musiciens du Louvre-Grenoble (1996-2009).
« On a encouragé les artistes à faire de l’art mural, ce qu’on appelle aujourd’hui du street art. »
Pierre Frappat, professeur d’économie et journaliste, conseiller municipal (1971-1976), auteur de plusieurs livres sur Grenoble.
« Les entreprises industrielles de Grenoble ont toutes été fondées par des Grenoblois. »
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