En France, les risques naturels causent chaque année la mort de dizaines de personnes, obligent à en évacuer plusieurs milliers, et coûtent des centaines de millions d’euros. En Isère, les événements récents nous ont hélas rappelé que nous n’étions pas épargnés par ces drames : crues torrentielles de début janvier 2018, inondations par le Rhône fin janvier 2018, avalanches de l’hiver dernier ou encore, chutes de blocs à Pont-en-Royans.
Face à ces évènements, dont l’intensité et la fréquence pourraient croître avec le réchauffement climatique, le rôle des pouvoirs publics est d’augmenter la sécurité des personnes, de stabiliser le coût des dommages, et de réduire les traumatismes en anticipant le retour à la normale.
Les citoyens, premiers acteurs de leur propre sécurité, ont également un rôle à jouer par l’apprentissage des bons réflexes en cas de crise, et par l’intégration dans leurs projets du principe de non-aggravation des risques.
Une mobilisation accrue face aux risques d’inondation ces dernières années sous l’impulsion de l’État
En Isère, l’État et les collectivités territoriales ont intensifié leur mobilisation ces dernières années. Le sujet concerne potentiellement toutes les collectivités locales mais également, tous nos concitoyens, qu’ils soient chefs d’entreprise ou particuliers. Les pouvoirs publics dans leur ensemble s’attachent donc à délivrer une information claire et accessible au plus grand nombre.
En particulier, depuis 2015, l’État a réussi à faire prendre conscience de la réalité des risques d’inondation, notamment par ruptures de digues. Il a coordonné et entraîné l’ensemble des acteurs du territoire dans l’élaboration des stratégies locales de gestion des risques d’inondation.
Issue d’un investissement collectif et partenarial exemplaire, cette stratégie cadre, priorise et coordonne, les interventions des différents acteurs sur les secteurs soumis aux risques d’inondation par l’Isère, le Drac, la Romanche, la Fure et la Morge.
Les cinq piliers de la stratégie locale pour prévenir et réagir face aux inondations
Le premier levier est la maîtrise de l’urbanisation. En effet, pour éviter de voir les personnes et les biens affectés par les inondations, la meilleure solution est d’éviter d’implanter des logements et des activités en zones inondables, en particulier dans les plus dangereuses comme les zones d’aléas très forts et les zones situées à l’arrière immédiat des digues. Dans les secteurs déjà largement urbanisés, il convient de réduire la vulnérabilité des populations et activités déjà implantées, en combinant renouvellement urbain résilient et sanctuarisation des secteurs les plus à risques. C’est l’important travail que mène l’État dans l’élaboration des plans de prévention des risques d’inondation.
Le second levier repose sur des systèmes d’endiguement fiables. L’État travaille ainsi aux côtés des différents gestionnaires et en particulier, du Symbhi, pour améliorer et pérenniser les systèmes d’endiguement.
Le troisième levier est l’entretien des cours d’eau, sous-tendu par une action conjointe de l’État et des collectivités.
Le quatrième pilier est l’amélioration de la culture du risque, un levier essentiel pour que chacun acquière les bons réflexes-sécurité en cas de crise. Cela nécessite préalablement une diffusion large de la connaissance des risques. L’État et les collectivités sont là aussi très actifs avec la diffusion de journaux locaux et de plaquettes, ou l’organisation de réunions publiques.
Enfin, le levier de la gestion de crise est lui aussi crucial. Chaque jour, les services de l’État et des collectivités, et les services de sécurité de manière générale, sont prêts à se mobiliser sous la coordination du préfet pour mettre en œuvre les actions les plus adaptées. Sur ce point, les communes, responsables des plans communaux de sauvegarde, et l’État, ont un rôle tout particulier à jouer.
L’Isère, département alpin soumis aux risques de montagne
L’Isère est loin d’être épargnée par les risques gravitaires. Du fait des nombreux massifs, les risques d’avalanches, de chutes de blocs, de glissement de terrain, de crues torrentielles et de ruissellement sur versant touchent fortement la majorité des communes iséroises.
Le rôle de la puissance publique, État et Collectivités, est là encore, en premier lieu, de maîtriser l’urbanisation, afin de ne pas permettre l’exposition de nouvelles habitations et activités aux aléas naturels, que ce soit par des plans de prévention des risques ou par les plans locaux d’urbanisme, intercommunaux le cas échéant.
De plus, pour les secteurs déjà urbanisés, les acteurs publics mettent en place des dispositifs de protection : merlons de protection contre les chutes de blocs, aménagement des torrents…
Des risques technologiques très présents en Isère
La prégnance des risques naturels ne doit pas faire oublier que l’Isère comprend également de nombreuses entreprises à l’origine d’aléas technologiques. Fin 2018, le préfet de l’Isère aura approuvé les 13 derniers plans de prévention des risques technologiques (PPRT) à faire dans le département. Ces documents maîtrisent l’urbanisation future et mettent en place des mesures de protection pour les logements et activités déjà implantés dans les zones d’aléas.
L’État également mobilisé pour la prévention des risques miniers
Après plusieurs années de travail, le plan de prévention des risques du plateau matheysin sera soumis à enquête publique en décembre 2018.