Grand A le mag - 2 : Décembre 2018

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Francis-Gimbertbd--Pierre-Jayet--32-2.jpg Francis Gimbert © Pierre Jayet

À quelle échelle les collectivités doivent-elles intervenir ?

Trois attitudes sont alors possibles : le fatalisme, le repli ou la mobilisation pour faire face aux aléas. Ce dernier choix est celui de la résilience territoriale.


La prise en compte du risque peut même avoir une vertu : elle nous oblige à penser autrement le territoire.

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Penser autrement pour mieux prendre en compte le risque

Gérer les risques et organiser la collectivité pour faire face aux difficultés est l’une des facettes du rôle d’un élu. Cela est d’autant plus important dans un territoire riche d’un patrimoine naturel remarquable mais vivant, donc susceptible de se révéler dangereux pour l’homme : inondation ou crue torrentielle, mouvement de terrain et éboulement, feu de forêt, séisme, avalanche… C’est le revers de la médaille ! Trois attitudes sont alors possibles : le fatalisme, le repli ou la mobilisation pour faire face aux aléas. Ce dernier choix est celui de la résilience territoriale.


Bien sûr la prévention est la première des actions, avec la réalisation d’ouvrages de protection ou l’entretien des espaces… Elle a un coût pour la collectivité - 30 millions d’investissement programmés pour le Grésivaudan - indispensable à la protection des habitants.


Mais on peut trouver une dimension plus positive à la gestion des risques, en ce qu’elle permet de dépasser les frontières administratives : nous assurons pour partie la sécurité de la métropole grenobloise grâce à 3 500 ha. de champs d’inondation contrôlée qui contraignent notre urbanisme et en retour, nous imaginons ensemble le développement économique et les déplacements. À l’intérieur-même de notre territoire, il s’agit d’inventer une gouvernance du risque et de la prévention avec l’État, le maire, l’intercommunalité, le Département, mais aussi les associations de riverains, les associations environnementales… À nous de coopérer, d’adapter nos actions, d’informer les habitants. Et de nous rappeler ce principe élémentaire : le risque zéro n’existe pas. Notre rôle est de protéger au maximum les vies et de limiter les risques à des dégâts matériels potentiels, connus et assumés via des protocoles et des plans de sauvegarde.


La prise en compte du risque peut même avoir une vertu : elle nous oblige à penser autrement le territoire. Elle permet de répondre à des besoins tout à fait contemporains : dans un territoire qui pourrait voir son urbanisation se développer sans fin, elle préserve des espaces non artificialisés, essentiels à l’équilibre naturel. Plus encore, ces zones potentiellement inondables peuvent être propices à une agriculture de qualité, si importante pour nourrir nos villes dans un lien de proximité. L’activité humaine (économie, logement…) aurait quant à elle plutôt vocation à se regrouper dans les zones non inondables situées à proximité des voies de communication, parfois occupées aujourd’hui par l’agriculture... On mesure ici la difficulté à imaginer différemment l’espace.


Selon l’adage, à quelque chose, malheur est bon. Si les risques que connaît notre territoire nous incitent à le repenser, à le recomposer de manière plus pertinente et à y travailler tous ensemble, alors nous aurons réellement su être résilients.


vidéo : entretien avec Francis Gimbert paroles de Francis Gimbert

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