Fin de la success story ?
En effet, la métropole grenobloise et sa région font aujourd’hui face à d’importants bouleversements externes et internes qui fragilisent la vivacité du « modèle de développement » des décennies passées. Ainsi, après 50 ans de success story économique, l’aire urbaine grenobloise fut l’une des rares métropoles françaises à subir de plein fouet le choc de la crise économique de 2008. Ce sont 22 000 emplois qui ont été perdus entre 1982 et 2009 dans l’industrie manufacturière, dont plus de 7 000 au cours des dix dernières années ! L’attractivité résidentielle du territoire est en berne et d’autres questionnements apparaissent liés à l’insécurité réelle ou ressentie, aux facteurs environnementaux (pollution, aléas naturels), à l’accueil des populations et à leur insertion dans la société locale. Plus qu’un changement de modèle, que ce soit sous forme d’une énième bifurcation ou d’un bouleversement plus radical, la métropole ne doit-elle pas aujourd’hui s’interroger plutôt sur sa capacité d’anticipation et d’adaptation ? Comment faire face de façon continue et endogène aux défis économiques, socio-culturels et environnementaux ?
Quelle capacité de résilience de la métropole dans son territoire ?
C’est dans ce contexte de relative incertitude face aux risques globaux comme localisés, et en connaissance de la situation actuelle, qu’une équipe de chercheurs de laboratoires grenoblois (UGA-PACTE/GEM/ENSAG-CRESSON), accompagnés des techniciens de l’Agence et de la Métropole, propose d’interroger la capacité de résilience de la métropole dans son territoire.
Le projet POPSU Métropole durera 2 ans et s’articule autour de trois défis majeurs à relever :
- Construire la métropole-expérimentale, afin de renouveler le modèle économique grenoblois et avec lui les processus d’innovation ;
- Affirmer la métropole-montagne dans une continuité « plaine-pente » et convoquer ainsi la question de résilience à grande échelle afin d’y intégrer les enjeux de paysage ;
- Devenir une métropole-hospitalière, qui sait accueillir, retenir et faire bien vivre ses populations - des plus vulnérables aux plus convoitées, des plus mobiles, temporaires, migrantes aux plus ancrées ; de l’étudiant aux personnes âgées...
Pour ces trois défis et plus généralement pour devenir une métropole résiliente, la question de la complémentarité et de l’interdépendance entre la métropole et les autres territoires de la région urbaine reste absolument centrale.