Grand A le mag - 5 : Novembre 2021

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Magali-TalandierRaphael-Lassabliere-1.jpg Magali Talandier, professeure en urbanisme et aménagement du territoire
atelier-popsu-2.jpg Atelier Popsu 2 sur la métropole résiliente, le 27 novembre 2018 à l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise
AURG_018454_A4.jpg Atelier Popsu 2 sur la métropole résiliente, le 27 novembre 2018 à l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise
AURG_018437_A4-1.jpg Atelier Popsu 2 sur la métropole résiliente, le 27 novembre 2018 à l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise
Équipe de l'atelier Popsu 2 sur la métropole résiliente, le 27 novembre 2018 Équipe de l'atelier Popsu 2 sur la métropole résiliente, le 27 novembre 2018
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Complémentarité et interdépendance

La métropole sous l’œil de la Recherche

Avec 670 000 habitants et 300 000 emplois, le bassin grenoblois constitue à l’échelle européenne une aire métropolitaine de taille moyenne. Petite bourgade de 22 000 habitants au début du XIXe siècle, Grenoble a connu en deux siècles une croissance démographique et économique exceptionnelle, due jusqu’au début du XXe siècle à l’industrialisation et depuis, à la multiplication des relations entre recherche et industrie. Aujourd’hui, la métropole accueille un ensemble de clusters de renommée internationale structurés autour de grappes d’entreprises et de laboratoires de recherche spécialisés (logiciels, fabrication des puces électroniques, nanotechnologies, santé). Si ces décennies de stratégies industrielles et plus récemment technologiques ont incontestablement permis à la petite ville industrielle du XIXe siècle de se hisser au rang des agglomérations mondialement reconnues pour leur capacité d’innovation, la question de son avenir et plus spécifiquement, de sa capacité de résistance et d’adaptation aux chocs, est posée.


Un modèle de développement fragilisé


En effet, la métropole grenobloise et sa région font aujourd’hui face à d’importants bouleversements externes et internes qui fragilisent la vivacité du « modèle de développement » des décennies passées. Ainsi, après 50 ans de success story économique, l’aire urbaine grenobloise fut l’une des rares métropoles françaises à subir de plein fouet le choc de la crise économique de 2008. Ce sont 22 000 emplois qui ont été perdus entre 1982 et 2009 dans l’industrie manufacturière, dont plus de 7 000 au cours des dix dernières années ! La métropole a même connu au cours des dernières années une croissance ralentie dans ses secteurs de pointe. L’attractivité résidentielle du territoire est en berne et d’autres questionnements apparaissent liés à l’insécurité réelle ou ressentie. Enfin, les impacts du réchauffement climatique, la perte de la biodiversité et plus généralement, les enjeux environnementaux, sont des sujets sensibles pour ce territoire, capitale des Alpes. Ainsi, avant même de viser un changement de modèle, que ce soit sous forme d’une énième bifurcation technologique ou d’un bouleversement plus radical, la métropole doit se préparer dès à présent à s’adapter de façon continue et endogène aux défis économiques, socioculturels et écologiques.


Un projet de recherche pour interroger la résilience


C’est dans ce contexte de relative incertitude qui prévalait déjà avant la pandémie, face aux risques globaux comme localisés, et en connaissance de la situation actuelle, que ce projet de recherche est né. Il interroge la capacité d’adaptation des acteurs locaux à accroître la résilience de la métropole, en lien avec les autres territoires environnants. La métropole grenobloise doit inventer un nouveau récit et de nouveaux modes d’action pour répondre, selon nos hypothèses de travail, à au moins trois défis majeurs :

  • Celui de la métropole-expérimentale qui cherche à renouveler le modèle économique grenoblois et avec lui les processus d’innovation. Où et comment s’organise la transformation du système local d’innovation ? Quelles sont les nouvelles formes d’économie « gagnantes » sur le territoire qui conduisent à des bifurcations durables de l’activité économique sur le territoire ?

  • Celui de la métropole-géographique dans sa continuité « plaine-pente ». Comment caractériser les écologies de la métropole-géographique ? Quelle traduction réglementaire et stratégique dans les documents d’urbanisme ?

  • Celui de la métropole-hospitalière qui sait accueillir et retenir ses populations, des plus vulnérables aux plus convoitées, des plus mobiles, temporaires, migrantes aux plus ancrées ; de l’étudiant aux personnes âgées... Savoir accueillir aussi le métropolitain dans son territoire. Quelles sont aujourd’hui les dynamiques migratoires de ce territoire ? Quelles sont les politiques d’hospitalité développées par le territoire ?


Pour ces trois axes, la question de la complémentarité et de l’interdépendance entre la métropole et les autres territoires est centrale, car c’est bien dans les relations aux autres que l’on gagnera en résilience et en capacité d’adaptation aux crises actuelles et futures.




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