Les connaissances au service de l’action publique
Créée en 2004, la plateforme Popsu a pour objectif de mettre les connaissances au service – et parfois au défi ! – de l’action selon trois grands axes :
faire de l’observation territoriale en auscultant la manière dont les grands enjeux contemporains sont saisis au niveau local par les professionnels de la ville
opérer sous le mode de la recherche-action, en croisant les savoirs des élus, des acteurs, des citoyens et des chercheurs, pour assurer une plus grande robustesse de résultats appropriables par divers publics
produire des connaissances utiles à l’action publique, pour impacter la prise de décision des élus sur leurs territoires, leur donner des outils d’ingénierie ou leur fournir un « pas de côté » pour les orienter.
Le pari d’un renouveau de la posture des Métropoles
La spécificité de ce troisième volet du programme Popsu Métropoles, initié en 2018, est de faire le pari d’un renouveau de la posture des Métropoles et des missions qu’on leur attribue, autour du fil rouge « la métropole et les autres ». Il s’agit autant d’interroger les relations des métropoles avec leurs territoires environnants, avec les autres échelons de gouvernance ou encore avec les autres populations, citoyens du quotidien ou populations vulnérables que les métropoles doivent accueillir. La crise sanitaire a révélé l’utilité de la recherche-action, d’une part en mettant en avant l’adaptation remarquable des acteurs des territoires et des citoyens, d’autre part en rappelant le rôle des chercheurs pour comprendre la complexité, à rebours de tendances complotistes ou d’un discours anti-métropolitain, mais aussi de postures « hors-sol » véhiculées par certains modèles de l’urbanisme. Car les métropoles sont capables de résilience comme en attestent les nouvelles grilles de lecture qui émergent en faveur de métropoles plus sobres (saisies par l’outil du métabolisme à Lille, par l’appropriation citoyenne de la smart city à Dijon, par des initiatives habitantes dans le périurbain nantais), hospitalières, garantes d’un soin au quotidien de leurs populations déjà-là (l’enjeu de retenir les populations jeunes à Nice, l’assurance de l’accès des classes populaires à la métropole à Bordeaux), et à venir (l’enjeu des mobilités dans la ville diffuse à Brest, la densification dans le périurbain de Lyon), reconnectées à leur environnement (au paysage remarquable ou ordinaire à Aix-Marseille Provence, aux risques littoraux à Montpellier, à la plaine retrouvée à Grenoble, aux espaces ouverts du périurbain à Toulouse, aux lisières de Clermont-Ferrand ou encore au rôle pivot du port autonome de Strasbourg).
Assumer le caractère systémique et transcalaire des dynamiques territoriales : entre recherche et action, les agences d’urbanisme
Cette période d’incertitude nous amène à penser au-delà des couples de notions centre/périphérie, local/global, villes/campagnes, pour assumer le caractère systémique et transcalaire des dynamiques territoriales. En cela, les agences d’urbanisme constituent un tiers médiateur déterminant autant en termes d’animation territoriale, comme l’ont révélé les travaux de la plateforme Popsu Orléans via l’implication de Topos dans la mise en réseau des acteurs locaux en lien avec la santé, que de synapse entre recherche et action comme en atteste le rôle de l’Agence d’urbanisme de Toulouse dans le financement d’une thèse Cifre sur l’observation territoriale ou de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise dans celui d’une autre thèse Cifre dédiée à l’étude de la résilience économique des systèmes urbains au prisme des enjeux environnementaux.