Édouard Tissier, Responsable de projets, Référent en géothermie, Antea®Group
La géothermie constitue une énergie renouvelable et locale intéressante pour le chauffage, le rafraîchissement, la climatisation voire le préchauffage de l’eau chaude sanitaire. Cette grande diversité d’usages permet une utilisation dans de nombreux secteurs d’activité : bureaux, logements, industrie, centres sportifs et culturels, bâtiments d’enseignement…
À l’échelle du département de l’Isère, on dénombre plus de 200 installations, dont la moitié sur la métropole grenobloise.
Pour l’ensemble de ces installations, le principe consiste à utiliser la température du sous-sol ou de l’eau contenue dans le sous-sol, comprise entre 8 et 16°C. Cette température est élevée ou abaissée au moyen d’une pompe à chaleur, ou utilisée directement (géocooling) pour du rafraîchissement. Après échange dans le bâtiment, le froid ou le chaud en sortie d’installation est réinjecté dans le sol, à la même profondeur que le puisage. En hiver, la Source (salle de spectacle à Fontaine) et les bureaux de Schneider sont ainsi chauffés et le froid produit est réinjecté dans le sol. À l’inverse, les équipements des bureaux du quartier Bouchayer Viallet et ceux de A. Raymond, rafraîchis l’été par géothermie, réinjectent du chaud dans le sol. Ces systèmes requièrent de l’énergie électrique pour la pompe à chaleur, avec, en général, pour 4 kW de chaleur produite, 1 kW électrique consommé.
Les échanges avec le sous-sol sont réalisés soit par forages d’eau ou par sondes géothermiques verticales. Pour définir la meilleure solution, il est nécessaire de connaître les terrains présents au droit du projet. Ainsi sur la plaine grenobloise, les installations de géothermie par forages d’eau sont plus développées ; sur les massifs (Vercors, Chartreuse) la géothermie par sondes verticales est plus adaptée.
Une installation alliant économie d’énergie, protection environnementale et maîtrise des coûts d’exploitation
L’économie d’énergie est liée en partie à la réglementation thermique RT2012, avec une meilleure isolation et un changement de culture des températures dans les locaux, et lorsque cela est possible l’utilisation de l’installation géothermique en géocooling.
L’impact environnemental est plus faible, puisque l’échange de calories est réalisé dans le sous-sol, été comme hiver, avec de forts rendements, réduisant l’apport en électricité et donc l’empreinte carbone.
La maîtrise des coûts liés aux consommations d’énergie est due à cette faible consommation en électricité. Sur le plan financier, l’investissement constitue la part la plus importante. Toutefois au global cette solution reste parmi les plus avantageuses. Des subventions peuvent être obtenues : Fond Chaleur, auprès de l’Alec ou de l’Ademe.
Une bonne conception pour une bonne exploitation
Les étapes-clefs pour une installation de géothermie sont : l’étude de faisabilité et le dimensionnement (prenant en compte l’adéquation entre besoins et ressource) par des bureaux d’études qualifiés (OPQIBI 1007 et 2013), la réalisation des travaux par des entreprises RGE "Qualiforage", le suivi et la régulation lors de son exploitation.
Enfin une installation de géothermie est réglementée par le Code Minier. Selon sa taille et sa localisation, la procédure réglementaire peut être masquée dans le planning global des études et travaux ou constituer un poste à part entière.
consulter le site geothermies.fr