Grand A le mag - 3 : Décembre 2019

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Damien Michallet
Damien Michallet

le point sur le réseau Isère THD

Interview de Damien Michallet, vice-président au Département de l’Isère, délégué à l’aménagement numérique
(source : Isère Mag)

Pour répondre aux besoins d’aujourd’hui, mais surtout anticiper les usages de demain, le Département de l’Isère a lancé fin 2016 le vaste chantier « Isère THD ». Objectif à l’horizon 2024 : permettre aux particuliers et aux entreprises d’accéder à l’Internet très haut débit partout en Isère grâce au déploiement de la fibre optique.


Pourquoi était-il important de lancer le projet Isère THD ?


L’accès au très haut débit est un enjeu de société, de compétitivité économique, d’attractivité et de solidarité territoriale. Pour des raisons de rentabilité, seules 46 communes iséroises situées en zone urbaine auraient eu accès à la fibre optique via les opérateurs privés.

Sans l’initiative publique, les 466 autres communes (issues des fusions au 1er janvier 2019) « non éligibles » risquaient d’être affectées par la fracture numérique.


C’est pourquoi le Département et ses partenaires ont fait le choix de créer le réseau Isère THD pour qu’aucune commune ne soit laissée de côté. L’arrivée de la fibre doit être l’occasion d’améliorer le service rendu aux usagers et de permettre aux particuliers comme aux entreprises d’avoir accès aux outils de demain dans tous les domaines : e-éducation, e-santé, e-administration, e-économie…

Cette mutation numérique, nous la voulons pour tous !


Quel est le planning global ?


L’objectif est de desservir 70 % des foyers isérois d’ici à 2021 et d’atteindre les 100 % en 2024.


Pourquoi est-ce si long ?


Il a fallu valider toutes les étapes administratives (études, conception, lancement des marchés, etc.), avant de lancer les travaux.

Concrètement, il s’agit de construire une véritable « autoroute numérique » de 2 500 kilomètres de réseau, à laquelle pourront se raccorder 450 000 foyers et entreprises. C’est un très grand chantier !

De plus, en Isère, nous avons fait le choix d’infrastructures neuves et 100 % fibre. Ce projet représente 560 millions d’euros, dont 335 millions d’euros d’argent public et 225 millions d’euros investis par SFR FTTH*, à qui a été confiée une délégation de service public. Le Département restera cependant propriétaire du réseau, ce qui est assez rare.

Par rapport au projet initial, nous avons réussi à améliorer le calendrier, avec une date butoir ramenée de 2027 à 2024, tout en faisant 100 millions d’euros d’économies.

*La société mère d’Isère Fibre a changé à la suite d’une évolution du groupe ALTICE/SFR


Où en sommes-nous aujourd’hui ?


Nous poursuivons la phase de réalisation, répartie en tronçons. Le Département construit le réseau structurant et les nœuds de raccordement optique (NRO), après quoi le délégataire Isère Fibre (émanation de SFR FTTH) réalise le réseau de desserte, qui va permettre de rendre éligibles à la fibre optique les particuliers et les professionnels.

Si on devait utiliser une image, ce serait celle d’une « autoroute » (le réseau structurant), avec ses « péages » (les NRO), entourée de « routes secondaires » (le réseau de desserte).

Près de 3 ans après le démarrage du projet dans sa phase « travaux », nous avons déjà réalisé 1 500 kilomètres de réseau structurant et plus de 90 % des bâtiments NRO sont construits ou en construction. Les travaux du réseau structurant ont été engagés simultanément sur plusieurs zones en Isère (Grésivaudan, Oisans, Nord-Isère, Matheysine et Bièvre-Valloire), afin que le maillage soit le plus juste possible.

Pour commencer, nous avons privilégié les zones dont le débit était inférieur à 4 mégabits* par seconde, quelle que soit la technologie utilisée (ADSL, Wifi).

Fin 2021, dans chaque communauté de communes, au moins 50 % des logements seront couverts par la fibre optique. Une performance « industrielle » à l’échelle d’un département. En parallèle de la construction du réseau 100 % fibre, le Département va poursuivre dès 2020 la modernisation de son réseau radio Wifi. Il s’agit de le transformer en réseau THD radio (très haut débit radio) pour offrir des débits supérieurs à 30 Mbit/s aux entreprises et particuliers isérois qui seront couverts par le réseau fibre au-delà de 2022.

*Un mégabit (Mbit ou Mb) = un million de bits. C’est l’unité de mesure de quantité pour les données et les informations numériques.

Fin 2019, 79 % des logements et des locaux professionnels de la Métropole sont raccordés au très haut débit, l’ensemble devra être couvert fin 2022.

Bertrand Spindler

paroles de Samuel Delacour, Directeur d'Isère Fibre

10 000 km de fibre et 40 000 poteaux à l'échelle du territoire, sur 5 ans et en parallèle sur 5 zones, c’est un chantier énorme. Le chantier du siècle !

entretien avec Samuel Delacour, Directeur d'Isère Fibre

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Le déploiement des infrastructures sur le territoire métropolitain

Partout, pour tous : c'est pour quand ?

À l’horizon 2022, l’ensemble des services publics a vocation à être dématérialisé. C’est pourquoi le déploiement du très haut débit s’impose aujourd’hui comme une évidence. L’accès dans de bonnes conditions aux services numériques est en effet un élément déterminant à la fois pour la qualité de vie des particuliers, pour la compétitivité des acteurs économiques et pour l’efficacité des services publics.

L’accès aux services numériques pour tous suppose toutefois trois préalables : il faut des réseaux pour acheminer la fibre optique ; il faut des équipements pour se connecter ; enfin, des compétences sont requises pour permettre à l’ensemble de la population d’accéder à tous les services dématérialisés. Sur ces trois sujets, il est indispensable d’avancer en parallèle, dans un cadre partenarial, associant les opérateurs privés, les acteurs du monde économique, de l’enseignement et de la recherche, les collectivités locales et les administrations et, bien entendu, les associations et la mouvance des acteurs bénévoles.


Grenoble-Alpes Métropole est pleinement compétente en matière d’aménagement numérique depuis le 1er janvier 2015, en vertu de la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, (loi MAPAM). Elle doit compter avec une grande diversité de situations sur son territoire, à la fois du point de vue des niveaux de service proposés à la population et du cadre réglementaire et d’intervention pour les collectivités territoriales.

La capacité à assurer un aménagement équilibré en matière de réseaux de très haut débit dépendra de la bonne articulation entre les infrastructures que doivent déployer les opérateurs privés et celles à l’initiative des collectivités et des acteurs publics.


La desserte très haut débit du territoire métropolitain : quel état des lieux ?


La Métropole a hérité d’une situation complexe en matière d’aménagement numérique liée à la coexistence de plusieurs cadres réglementaires successifs à l’échelle du territoire ainsi qu’à l'hétérogénéité des situations entre les communes et souvent au sein même des communes. Le travail réalisé au premier semestre 2015 avec ces dernières a permis de proposer une approche homogène des priorités et des attendus, indépendamment du cadre fixant les modalités d’application.


On peut de ce point de vue distinguer plusieurs approches complémentaires en matière de déploiement des réseaux de très haut débit qui correspondent aux cibles identifiées d’une part, au périmètre géographique retenu d’autre part.

L’enjeu est double. Il s’agit de permettre à tous d’accéder de manière confortable à Internet sur l’ensemble du territoire :

  • sur la zone d’initiative privée, préemptée dévolue aux grands opérateurs nationaux (communes faisant déjà partie de la Métropole en 2011), la Métropole assure un suivi de leurs engagements ;
  • sur la zone d'initiative publique (communes ayant rejoint la métropole après 2011), la Métropole contribue financièrement au Réseau d'Initiative Public Très Haut Débit départemental, à hauteur de 2 M€ environ.

Il s’agit également d’assurer aux acteurs économiques privés et aux acteurs publics une desserte à la hauteur de leurs exigences, tant en matière de niveau de service que tarifaire :

  • les sites publics, dont en premier lieu les sites de la Métropole, mais aussi les grands acteurs comme l’Université ou le CHU, font l’objet d’un raccordement aux réseaux déployés par la Métropole elle-même, dès que cela est opportun et économiquement viable ;
  • dans le cadre de l’aménagement des zones d’activités, comme cela a été expérimenté sur Actipole, la Métropole peut organiser le déploiement de nouveaux réseaux pour susciter la concurrence des opérateurs privés et faire baisser les tarifs.

Fin 2019, 79 % des logements et des locaux professionnels de la Métropole sont raccordés au très haut débit, l’ensemble devra être couvert fin 2022.


L’accès au numérique par les réseaux mobiles : téléphonie mobile et 5G

Aujourd’hui, 46 % de la population de 12 ans et plus (étude Credoc 2018) se connecte à Internet principalement à partir d’un téléphone mobile. C’est un des rares moyens d’accès en progression, y compris à domicile. La couverture et le niveau de service proposés par les réseaux qui permettent de se connecter à Internet à partir d’un terminal mobile sont donc déterminants. On annonce l’arrivée d’une nouvelle génération de réseaux là-aussi. 2020 sera en effet l’année de la commercialisation pour la 5G, la 5e génération. La Métropole grenobloise, comme tous les territoires denses, a toujours bénéficié d’un bon niveau de déploiement même si on peut regretter l’absence de certains opérateurs dans certaines zones du territoire. La principale difficulté technique est que la 5G exige de diminuer le périmètre desservi par chaque point haut, chaque antenne. Cela suppose une multiplication par deux à trois du nombre d’antennes, en particulier en centre-ville où il y a beaucoup de passage, et le long des des voies des lignes de transport en commun très fréquentées… Or, depuis quelques années, l’implantation de nouvelles antennes est une vraie difficulté sur le territoire de la Métropole du fait des réticences des riverains concernés, et cela même si l’on sait aujourd’hui que la pollution électromagnétique est bien plus le fait des téléphones eux-mêmes que des antennes.


Dans ce contexte, le déploiement des infrastructures est indispensable mais il n’est pas une fin en soi. Conscients des opportunités offertes par la production de données grâce au développement des services numériques, nous attachons une vigilance toute particulière pour mettre ce développement au service de la transformation de nos territoires. Pour répondre aux grands enjeux du XXIe siècle en matière de mobilité, d’énergie, de lutte contre les nuisances, il faut inclure les habitants à nos démarches. La Métropole vient à ce titre de recevoir le trophée de l’inclusion numérique de la part de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) pour son projet de transformation numérique.


interview de Damien Michallet chiffre-clé vidéo : entretien avec Samuel Delacour, Directeur d'Isère Fibre paroles de Samuel Delacour, Directeur d'Isère Fibre

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