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Panorama des acteurs de l’énergie. De 1900 à aujourd’hui…

Isabelle Reynaud, Chargée d’études principale mobilité et énergie, Agence d’urbanisme de la région grenobloise


La loi du 15 juin 1906 sur les distributions d'énergie, votée à l’époque pour accélérer leur déploiement sur le territoire, fut pendant un demi-siècle le pilier de l’organisation des compagnies électriques en France. Elle obligeait les communes qui n’étaient pas encore dotées de distribution d'électricité à avoir recours à la concession de service public. À Grenoble existaient déjà les services publics municipaux d’exploitation et de distribution du gaz et de distribution d’électricité.

En 1946, au sortir de la guerre, la forte croissance de la consommation nécessite des investissements massifs dans le système énergétique. L’État opte alors pour un modèle de gestion centralisée et publique du système énergétique, et adopte les lois de nationalisation. Celles-ci aboutissent à la création d’Électricité de France (EDF) et de Gaz de France (GDF). Le transport et la production d’électricité et de gaz sont dévolus à ces deux monopoles publics, qui assurent également la quasi-totalité de l’activité de distribution. Quelques exceptions subsistent sous la forme de régie ou d’entreprise locale de distribution (ELD), qui représentent environ 5 % des utilisateurs. La Ville de Grenoble fait le choix de conserver son service municipal de distribution d’énergie, et transforme GEG en régie, puis en Société d’Économie Mixte en 1986.

Au cours des années 1990, l’Union européenne et les États membres décident d’ouvrir progressivement les marchés du gaz et de l’électricité à la concurrence. Cette dérégulation bouleverse le paysage des opérateurs nationaux historiques du gaz et de l’électricité, entraînant des changements profonds de statut et de stratégie. À partir des années 2000, les activités de production, transport, distribution et fourniture sont progressivement séparées et assurées par des entreprises différentes. C’est ainsi qu’EDF donne naissance à RTE, Énedis et EDF, et que GDF est scindée en GRT Gaz et GRDF et Engie. Le contrôle et la régulation des marchés de l'énergie sont assurés par la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), autorité administrative indépendante, créée en 2000. Le rôle des collectivités locales dans le système énergétique est renforcé, tendant à l’instauration d’un nouvel équilibre des relations entre les collectivités concédantes et les entreprises concessionnaires des réseaux électriques et gaziers. En outre, les collectivités, comme tout autre consommateur, doivent s’adapter aux nouvelles règles de marché pour l’achat de gaz ou d’électricité. Localement, la SEM GEG doit également évoluer pour respecter ces nouvelles réglementations : en 2019, elle crée GreenAlp, sa filiale de distribution d’électricité et de gaz.


Et aujourd’hui, qui fait quoi dans l'électricité ?


Quatre grandes activités sont distinctes de la production jusqu'à la consommation de l'électricité :

  • La production : il s'agit d’injecter de l’énergie dans le réseau, en transformant des énergies primaires en électricité. Selon la quantité d'électricité produite, elle sera injectée sur le réseau de transport ou sur le réseau de distribution d'électricité. Les deux principaux producteurs d'électricité en France sont EDF et Engie. À leurs côtés, il existe de nombreux producteurs d’électricité décentralisés indépendants.

  • Le transport : la gestion du réseau de transport d'électricité (lignes à haute et très haute tension) est assurée par RTE. Cela consiste notamment à assurer en permanence l'indispensable équilibre entre consommation et production d'électricité. RTE a également pour mission l’adaptation du réseau à l’accueil des énergies renouvelables.

  • La distribution : la distribution d’électricité intervient en aval de la phase de transport, via les lignes à moyenne et basse tension. Ce réseau appartient aux autorités concédantes (communes ou groupement de communes) qui en confient la gestion à un exploitant par une délégation de service public. Outre la gestion du réseau, l'exploitant assure le raccordement et l'accès des utilisateurs, ainsi que toutes les opérations relatives aux relevés de consommation.

  • La consommation : les consommateurs sont les particuliers, les entreprises, les collectivités... La plupart des consommateurs sont alimentés en électricité via le réseau de distribution, à l'exception de quelques centaines d'entreprises très consommatrices, reliées directement au réseau de transport. Différents outils sont développés pour accompagner les consommateurs dans la maîtrise de leur consommation, levier essentiel de la transition énergétique.


Les fournisseurs d'électricité jouent un rôle d'intermédiaire sur le marché énergétique en assurant l'achat de l'électricité aux producteurs, ainsi que l'approvisionnement des clients et la gestion de leurs contrats. Ils sont plus d'une trentaine en France. Certaines entreprises, telles qu'EDF ou Engie sont à la fois producteur et fournisseur d'électricité.


Source : RTE

Sommes nous prêt pour l'arrivée de la production décentralisée sur le réseau. Le regard de Youssef Chraïbi, GEG

Énergie et territoire. Le regard de Nicolas Flechon, GEG

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RTE, acteur central de la transition énergétique en Auvergne-Rhône-Alpes

Sommes-nous prêts pour l’arrivée des EnR sur le réseau ?

RTE est le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité français. Son rôle va bien au-delà de ce qu’évoque le transport de l’électricité. Ne se stockant que dans des volumes limités, l’électricité doit être consommée dès qu’elle est produite. Au cœur du système électrique, ce rôle lui confère des missions de premier ordre :

  • Assurer à tous, 24h/24, 7j/7, 365j/an, en France et en Europe, l’accès à une alimentation électrique économique, sûre et la plus propre possible ;

  • Réussir la transition énergétique en accueillant les énergies renouvelables et optimiser leur contribution, tout en éclairant les décisions publiques ;

  • Favoriser le développement du tissu industriel des territoires et participer à la compétitivité des entreprises françaises.



Avec une feuille de route gouvernementale qui prévoit une augmentation importante de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français, la transition énergétique et écologique sera un défi majeur pour Réseau de transport d’électricité (RTE) dans les dix prochaines années. Le rôle de RTE est clair : en être l’architecte et l’opérateur industriel. Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, cela se traduit concrètement par la mise en place d’un schéma prospectif de raccordement des énergies renouvelables.


Les énergies renouvelables, une nouvelle donne pour le réseau


Le réseau électrique s’est bâti historiquement pour transporter une électricité produite à partir de sites de production centralisés : hydrauliques, thermiques, nucléaires... Ces productions ont la particularité d’être pilotables et disponibles à la demande. « Les énergies renouvelables changent la donne », explique François Chaumont, délégué RTE pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Pour garantir l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité, nous devons adapter notre réseau pour intégrer davantage de flexibilité. » En effet, les parcs de production d’énergies renouvelables sont disséminés sur tout le territoire et leur production est variable : les panneaux solaires produisent avec le soleil et les éoliennes tournent avec le vent. L’électricité ne se stockant pas à grande échelle, l’infrastructure du réseau électrique doit évoluer pour aller chercher l’électricité produite par les nouveaux moyens de production renouvelables et être acheminé jusqu’aux consommateurs.


Solaire, éolien, hydraulique, bioénergies... le développement des énergies renouvelables est au cœur des ambitions régionales


Les énergies renouvelables (EnR) progressent chaque jour un peu plus en Auvergne-Rhône-Alpes. En 2019, l’État a demandé à RTE d’augmenter la capacité de son réseau régional de 7 600 MW, soit une augmentation de 60 % de capacité de production d’EnR. Pour y répondre, RTE et les gestionnaires de réseaux de distribution ont mené des études afin d’adapter leurs lignes et postes électriques pour faire circuler plus d’EnR, quelle que soit leur nature.


Un schéma prospectif et adaptable pour préparer le réseau électrique de demain


« Pour planifier les évolutions du réseau électrique, nous avons élaboré un Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables, appelé S3REnR », explique François Chaumont. « C’est un outil qui permet d’anticiper et d’optimiser les renforcements et les développements des réseaux nécessaires à l’accueil des énergies renouvelables. Il permet de définir les aménagements à réaliser sur le réseau pour réserver des capacités d’accueil aux EnR. Et plus largement, il permet de mutualiser les coûts d’investissements entre les producteurs et les gestionnaires de réseaux, à l’échelle régionale. Les enjeux environnementaux sont également pris en compte très en amont grâce à l’évaluation environnementale du schéma qui permet d’anticiper l’impact de la mise en œuvre des projets d’adaptation du réseau électrique. »


Ce projet de schéma est présenté au public pour recueillir ses observations et propositions jusqu’à la fin de l’année 2020.


Panorama des acteurs de l’énergie. De 1900 à aujourd’hui… Sommes nous prêt pour l'arrivée de la production décentralisée sur le réseau. vidéo de Youssef Chraïbi, GEG Énergie et territoire. vidéo de Nicolas Flechon, GEG

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"Systèmes électriques intelligents : le soutien de l’ADEME à l’innovation depuis 2010", mars 2020

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