Les tracés successifs et les comportements des lits du Drac et de l’Isère ont à travers l’histoire été liés au développement économique, culturel et social de la région grenobloise. Leur trajectoire physique est aujourd’hui fortement contrôlée par les actions des « institutions de l’ingénierie » qui ont œuvré depuis la période de la houille blanche jusqu’à la période de l’après-guerre, afin d’imaginer, de dessiner et d’exécuter les barrages qui augmentent la capacité de retenir les eaux dans une zone géographique particulière.
C’est là le point de départ des studios, qui s’interrogent sur comment révéler l’idée que ces terres - qui ont toujours été inondables et qui étaient préalablement destinées à des usages agricoles et récréatifs - sont aujourd’hui devenues un foncier urbanisé ou urbanisable et demeurent, de fait, exposées au risque de l’inondation. Plutôt que de mettre ces deux caractéristiques en opposition absolue, le studio se sert de cette possibilité comme levier d’invention – certes prospectif – pour imaginer le territoire, le grand paysage, dans sa dimension plastique, spatiale, matérielle, économique, sociale et culturelle.