Pour l’électricité, les grosses centrales (grands barrages hydroélectriques et centrales nucléaires et thermiques) alimentent le réseau d’électricité à très haute tension (les « autoroutes » énergétiques). D’autres (parcs photovoltaïques, petites centrales hydroélectriques, réseaux de chaleur) s’inscrivent dans des boucles plus locales. L’éolien s’est surtout développé en marge de la vallée du Rhône.
Fortement maillé et hiérarchisé, le réseau de transport forme une armature structurante sur laquelle se connectent les réseaux de distribution, grandes entreprises industrielles, centres de recherche et équipements collectifs majeurs. Ce maillage est un gage de résistance face aux aléas ; en cas d’incident sur une ligne du réseau, des dérivations restent opérationnelles pour garantir une continuité du service. À l’aval, un dense réseau de distribution de proximité irrigue les espaces d’emploi et d’habitat, du centre urbain au hameau de montagne.
Le gaz demeure circonscrit aux plaines et vallées (Bièvre, Pays Voironnais, Grésivaudan, métropole grenobloise...). Les canalisations à haute pression s’établissent sous forme arborescente, depuis le socle des grandes infrastructures d’importation (gazoducs internationaux et terminaux méthaniers) où viennent se greffer les boucles à basse pression. Pour optimiser le réseau, un subtil équilibre doit être maintenu entre « entrées » et « sorties » au sein de chacune de ces boucles, ce qui peut conditionner les choix d’implantation de nouvelles unités de production. L’émergence de petites installations de méthanisation permet d’injecter dans le réseau une ressource énergétique qui pourra être utilisée localement au sein des boucles basse pression.
L’enjeu de la transition énergétique mobilise notre capacité à utiliser à plein ces infrastructures de base, pour faire progressivement évoluer le modèle de production / consommation.
Les réseaux opèrent leur mutation, favorisée par l’essor du numérique, pour passer d’une logique hiérarchique à une logique plus transverse et surtout, plus coopérative. Des lieux de dialogue sont à créer entre les opérateurs énergétiques, les collectivités locales et les acteurs de l’aménagement. C’est le gage d’une transition réussie.