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Jennyfer Buyck, maîtresse de conférences à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine et chercheure à l'UMR PACTE Jennyfer Buyck, maîtresse de conférences à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine et chercheure à l'UMR PACTE
Grenoble-Urban-Lab.JPG Grenoble, Urban Lab ? Grenoble, laboratoire urbain ? Exposition réalisée avec l’aide du Master « Design Urbain », janvier 2020, © Jennifer Buyck


Grenoble, métropole Laboratoire ?

Réalisation de l’exposition :

Master 2 Urbanisme et Aménagement, Parcours Design Urbain, promotion 2021 BETTAYEB Anaëlle, BOREL Elise, CHOPARD Clara, COMBETTES Clément, COSTET Clémence, COUËT Juliette, DESCOURS Gautier, DUMAIN Anne-Laure, DUPRAT Marion, EL ARAMOUNY Cynthia, GUAN Chen, HAMMAR Paméla, LANTHEAUME Maurine, MICHEL Axelle, RIOS MARCIAS Areli Ityali, ROUX Cléo, SHAIKNAIF Sana, TOUTAIN Antonin

Sous la responsabilité de :
BASSET Karine, BUYCK Jennifer (dir.) et ROUX Jean-Michel

En collaboration avec :
BOUCHARLAT Marion (graphisme) et LEVOIR Marion (scénographie)

Avec le soutien de :
La Comue Université Grenoble Alpes, l’Idex Université Grenoble Alpes, l’UMR Pacte, l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine, Grenoble Alpes Métropole, l’Agence d’urbanisme, le programme Popsu Métropole, l’UMR AAU - Cresson, l’UMR LARHRA, la SFR Territoires en Réseaux et la Cinémathèque de Grenoble

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Ville « laboratoire » ?

50 ans d’expérimentations

Au cœur des Alpes, la métropole grenobloise est le creuset d’innovations sociales, scientifiques, culturelles et urbaines. Journalistes, politiques et universitaires n’hésitent pas à parler du « mythe grenoblois », celui d’une « ville laboratoire ». C’est à partir de cette idée récurrente qui fait de Grenoble tantôt une « ville-test » tantôt une ville innovante que nous avons réalisé avec Jean-Michel Roux et Karine Basset une exposition. Celle-ci, intitulée « Grenoble, Laboratoire urbain ? », s’est tenue en janvier 2020 à l’Institut d’urbanisme et de géographie de Grenoble alors que se tenait en parallèle un colloque scientifique organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire des formations grenobloises en urbanisme. Les étudiants et étudiantes du parcours « Design Urbain » du Master 2 « Urbanisme et Aménagement » ont grandement contribué à la mise en œuvre de cette exposition qui propose de réinterroger l’imaginaire d’une fabrique urbaine.

Explorer le “mythe grenoblois”


Conçue comme une invitation à la réflexion, cette rétrospective pose la question des fondements narratifs de ce “mythe grenoblois” tout en mettant en lumière ses développements et son actualité. Quelles en sont les origines narratives, les personnalités emblématiques et les principales réalisations ? Comment cette dynamique de ville laboratoire a-t-elle évolué ? Et enfin, quel regard porte-t-on aujourd’hui sur cette notion issue des années 60-70 ? Cartographies, photographies et vidéographies notamment issues des archives municipales ou du Musée Dauphinois côtoient des créations contemporaines et fabriquent le portrait d’une métropole qui se réfléchit en retraçant à travers les décennies les liens qui unissent la ville et sa mise en récit.


Une exposition en trois temps


Le premier temps de l’exposition nous immergeait dans le contexte grenoblois des années 1960-1970 à la recherche des origines textuelles, architecturales, projectuelles, du mythe. Le deuxième, représenté sous la forme d’une longue frise chronologique réalisée par les étudiant·e·s avec l’aide de Marion Boucharlat – graphiste, restituait, depuis ces fondements, certaines évolutions et moments ayant marqué la vie grenobloise depuis 50 ans. Le mythe y est alors questionné à l’épreuve du réel. Enfin, pour le troisième, c’est en promenade que nous sommes partis, en suivant les pas et les mots d’un des témoins majeurs de l’évolution grenobloise : Pierre Frappat qui nous amène à la fois à travers Grenoble et à travers ses souvenirs d’une ville en pleine transformation.


Grenoble 1928, 1975, 2019 : les films


L’exposition était introduite par une séance de projection cinématographique, en partenariat avec la Cinémathèque de Grenoble. Ces trois films courts avaient pour sujet principal la métropole grenobloise mais filmée à différentes époques. Le premier, sobrement intitulé Grenoble, est un portrait sensible de la ville réalisé en 1928. Le second porte sur L’urbanisation des campagnes et date de 1975. Le troisième, réalisé par Naïm Aït-Sidhoum dans le cadre-même du programme de recherche, est une création contemporaine qui revisite les deux films précédents tout en proposant sa propre traversée de Grenoble en 2019. Ces trois films, espacés entre eux de 50 années, composent un portrait inédit de la métropole grenobloise et esquissent l’amorce d’un débat, d’une rétro-prospective.


Du mythe à la réalité


Parmi d’autres singularités, la ville connaît dans les années 60 des records de croissance démographique et des mutations notables sur le plan économique. Les sixties grenobloises se caractérisent également par la victoire d’une liste de gauche atypique aux élections municipales de mars 1965, qui inaugure presque deux décennies d’une politique urbaine inédite. Portée par un fort écho médiatique, l’image s’impose ainsi d’une « ville pilote » (Glayman, 1967), laboratoire et « vitrine de la France » (Paris Jour 1968), dont le rayonnement international s’accroît grâce à l’accueil des Jeux olympique d’hiver. « La voici devenue cité internationale, agglomération de l’énergie industrielle, refuge de la démographie consolante, perle de l’université réconciliée avec la technique. Et les Jeux Olympiques la sacrent capitale. » (Dubreuil, 1968)
Le récit grenoblois, ainsi durablement constitué, se compose de paysages alpins hivernaux, d’une jeunesse sportive, d'un urbanisme novateur, d'un socialisme municipal progressiste, d’un terreau industriel riche et plus généralement d'une vocation de « laboratoire », que les municipalités successives ne cesseront de cultiver.

Toutefois, certains observateurs ont pointé très tôt la part d’exagération, d’embellissement ou d’occultation de réalités moins glorieuses dans ce récit grenoblois (Dubreuil, 1967). Au terme de la décennie 1970, pour Pierre Frappat, Grenoble aurait même « perdu sa singularité » (Frappat, 1979) et le mythe n’aurait plus la consistance de naguère.


Dubreuil Dominique, « Grenoble, ville-test », Population, 23ᵉ année, n°4, 1968, pp. 780-781 Frappat Pierre, Grenoble, Le mythe blessé, 1979, Paris, Alain Moreau, p. 517 Glayman Claude, 50 millions de Grenoblois, 1967, Paris, Robert Laffont


télécharger la frise de l'exposition. Partie 1 : 1964-1983


télécharger la frise de l'exposition. Partie 2 : 1964-1983


vidéo de l'exposition Grenoble, métropole Laboratoire?, 2020 réalisation de l'exposition

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